« La marque employeur est notamment définie par l’offre d’une entreprise en termes d’environnement de travail, rappelle Mario Fernandez, Workspace Research Manager à l’IDET. Un candidat va non seulement choisir une entreprise qui correspond à ses valeurs et qui pratique un bon management, mais qui offre également un cadre propice à son épanouissement personnel. »
En 2021, le coût d’un environnement de travail est de 12 481€ par poste (soit 10% de moins qu’en 2017) et de 11 605€ par collaborateur.
L’idet découpe le coût d’un poste de travail en six rubriques :
1.Les charges du bâtiment
Il s’agit de l’ensemble des loyers et des taxes liées à l’immobilier mais aussi aux assurances liées à l’immobilier. Au cours des dernières années, les prix de l’immobilier ont fortement augmenté, notamment en Île-de-France et dans les grandes métropoles.
Les loyers et les assurances représentent le premier poste de coût d’une entreprise depuis 2017. Le loyer représente, en moyenne, 352€ par m² (en hausse de 8% par rapport à 2017). Et les taxes liées à l’immobilier 50€/m² (+9% par rapport à 2017).
« En dépit du développement pour le travail à distance, il y a toujours un intérêt pour le bureau, ce qui explique que les employeurs cherchent à s’implanter sur des sites attractifs pour appâter les talents. À Paris, la Défense et l’Ouest parisien restent des zones attractives. Le Grand Paris et les JO 2024 devraient logiquement jouer favorablement sur cette attractivité de la région parisienne », souligne Latifa Hakkou, présidente de l’IDET. Selon le baromètre, les villes les plus attractives en région sont Lyon, Bordeaux et Nice.
Pour faire face à l’augmentation des coûts, l’heure est à l’optimisation immobilière : « Depuis 2020 les entreprises ont décidé de réduire leur empreinte immobilière, note Latifa Hakkou. La tendance de la vacance des bureaux risque de s’accentuer en 2023, renforcée par l’augmentation du coût du m². Cette optimisation des espaces va sans doute amener les entreprises à développer davantage le flex office et à le travailler correctement en amont pour en faire un projet d’entreprise et non une décision top-down. En termes d’aménagement des bureaux, la tendance est d’augmenter les espaces collaboratifs de travail au détriment des espaces individuels. »
2.Les charges d’exploitation du bâtiment
Ce sont les dépenses liées à l’entretien, la maintenance technique, la sécurité, l’énergie, l’eau, la propreté et le traitement des déchets du bâtiment. L’énergie est le 3e poste de coûts de l’environnement de travail. À elle seule, l’électricité représente 22% de ces coûts.
3.Les charges des fournitures de services aux collaborateurs
Accueil, restauration, courrier, archives… ces services se réduisent en raison de la digitalisation et de l’adoption, par une majorité d’entreprises, d’un certain nombre de jours télétravaillés par semaine.
En 2021, baisse de 19% de ce poste de dépense (1037€ par poste et 869€ par collaborateur). Pour faire face à une fréquentation moindre des bureaux, les services de l’accueil sont parfois externalisés et certaines entreprises ferment leurs restaurants d’entreprise.
« Une récente enquête JLL montre que les attentes des salariés concernent 5 services : la restauration, le bien-être (conciergerie, de massage, d’esthétique…), la santé au travail (kinésithérapeute, ostéopathe, téléconsultation…), la salle de sports et l’artothèque (expositions de peintures ou de photographies au sein de l’entreprise) », liste Latifa Hakkou
4.Les charges des fournitures de moyens et d’équipements
Ce poste comprend le coût du matériel informatique et téléphonique, des appels téléphoniques, de la flotte automobile, de la reprographie, des déplacements professionnels.
C’est ce poste qui a connu la baisse la plus significative au cours des cinq dernières années : -36% par poste. Par exemple, le nombre de déplacements pour voyage d’affaires a drastiquement chuté (-49% par rapport à 2017) du fait de la digitalisation, du télétravail, des restrictions liées au Covid et du développement de politique RSE visant à réduire l’empreinte carbone par collaborateur.
5.Les charges de main-d’œuvre
Ce sont les coûts liés à la masse salariale de l’environnement de travail (pilotage ou mise en œuvre de l’exploitation, des services etc., uniquement liés à l’environnement de travail).
6.Les charges des environnements hors sites
Le poste de travail au domicile du salarié ou en espace de coworking peut représenter des coûts très différents. En moyenne, les entreprises accordent à chaque collaborateur une enveloppe de 250€ pour équiper leur espace de travail chez eux. La prise en charge des frais varie grandement d’une entreprise à l’autre : tickets restaurants, forfait mensuel, prise en charge des frais de connexion internet…
« C’est la première fois qu’on intègre ce critère à nos calculs. Nous n’avons pas, à ce stade, les données nous permettant de comparer le coût d’un poste de travail sur site à celui d’un poste de télétravail mais il sera intéressant de confronter ces chiffres lors des prochaines enquêtes », conclut Latifa Hakkou.